Du Wold Trade Center à Tora Bora

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Du World Trade Center à Tora Bora

– Le 9 sept. :

  • Le commandant Massoud est victime d’un attentat alors qu’il

avait accepté une interview auprès de deux faux journalistes qui s’étaient présentés comme membres d’une agence d’information britannique. On le dit entre la vie et la mort, mais l’endroit où il est soigné reste secret. Dès le lendemain, le régime taliban démentira toute implication dans cet attentat. – Le 11 sept. :

  • Attentats aux Etats-Unis. A 8 h 48 exactement (heure

locale), un Boeing 767 de la compagnie American Airlines venant de Boston avec à son bord 81 passagers et 11 membres d’équipage, vient s’écraser à plus de 540 km/h contre la tour nord du World Trade Center. A peine cinq minutes plus tard, et cette fois devant toutes les caméras de télévision mobilisées pour relater le premier « accident », un second appareil vient, lui aussi, percuter de plein fouet la seconde tour du World Trade Center. Hautes de 420 mètres, toutes les deux s’effondreront à 30 minutes d’intervalle dans la matinée, alors que des centaines de pompiers y avaient pénétré.

  • Depuis la Floride, à 9 h 30, le Président Bush fait une apparition

télévisée et évoque une « tragédie nationale » et une attaque terroriste. Un quart d’heure plus tard, un troisième avion vient s’écraser sur l’aile ouest du Pentagone. Les principaux bâtiments gouvernementaux sont immédiatement évacués, tous les vols commerciaux aux Etats-Unis annulés (et tous les vols internationaux dans leur direction détournés sur le Canada), et les aéroports de Los Angeles et San Francisco fermés. Dix minutes plus tard, à 10 h, un autre avion s’écrase en Pennsylvanie (vraisemblablement suite à la résistance opposée aux pirates par les passagers), alors qu’il était destiné à percuter la Maison Blanche. La responsabilité du groupe Al Qaida d’Oussama Ben Laden est évoquée pour la première fois dans l’après-midi par un porte-parole de l’administration américaine. Le monde entier est sous le choc. L’ampleur et la gravité de cette tragédie, dont la « scénographie » est sans précédent, sont relayées par tous les médias à grand renfort d’images dignes du pire scénario catastrophe jamais imaginé à Hollywood.

  • Les forces militaires américaines dans le Golfe (et partout ailleurs)

sont placées en état d’alerte maximum. – Le 12 sept. :

  • Dix suspects sont déjà identifiés par le FBI, parmi lesquels

Mohammed Atta, dont on apprend qu’il aurait suivi des cours de pilotage dans une école en Floride quelque temps auparavant.

  • Les incidents violents perpétrés à l’encontre de musulmans se multiplient

aux Etats-Unis, malgré le refus de l’amalgame recommandé par le Président Bush.

  • Pour la première fois de son histoire, l’OTAN annonce sa décision

d’avoir recours à l’article 5 du Traité de Washington qui prévoit la solidarité de tous ses membres en cas d’agression contre l’un d’eux. Les Quinze se déclarent solidaires des Etats-Unis face à ce que le Président Bush qualifie désormais d’« actes de guerre ». Le Conseil de sécurité de l’ONU reconnaît le droit de légitime défense et adopte à l’unanimité la Résolution 1368 qui considère, pour la première fois de manière explicite, que « tout acte de terrorisme international » constitue une « menace à la paix et à la sécurité internationales ». – Le 13 sept. :

  • Les ressortissant occidentaux commencent à fuir l’Afghanistan.
  • Le mollah Omar condamne les attentats.
  • Premier bilan des attentats : il y aurait un peu moins de 200 victimes

au Pentagone, et près de 5 000 à Manhattan. – Le 14 sept. :

  • On apprend que le commandant Massoud a succombé à ses

blessures du 9 septembre.

  • Le Sénat américain vote à l’unanimité une résolution autorisant le

Président à utiliser toute la force nécessaire dans le cadre des représailles. Le double de réservistes par rapport à la guerre du Golfe est mobilisé. A Washington, Colin Powell met en garde le régime des Talibans soupçonné d’héberger les terroristes.

  • Première apparition publique très remarquée du Président Bush

sur les ruines du World Trade Center auprès des équipes de secours, en cette « journée nationale de deuil et de prière ». A midi exactement, une minute de silence est observée dans toute l’Europe dans tous les lieux publics et les entreprises.

  • Une première arrestation est annoncée par le FBI, et la liste des

19 pirates de l’air est rendue publique. Plus de 7 000 agents fédéraux enquêtent sur les événements du 11. – Le 15 sept. :

  • Le Pakistan se rallie à la communauté internationale et

assure les Etats-Unis de son soutien.

  • Depuis Camp David, le Président Bush demande à tous les militaires

américains de se tenir « prêts pour la guerre ». – Le 16 sept. :

  • Depuis l’Afghanistan, Oussama Ben Laden dément toute

implication dans les attentats du 11 septembre. – Le 17 sept. :

  • Le Président américain lance sa fameuse formule « Oussama

mort ou vif ». Au même moment, Islamabad demande au régime taliban l’extradition de Ben Laden dans les trois jours. – Le 18 sept. :

  • Le Président Chirac est le tout premier chef d’Etat étranger

à se rendre aux Etats-Unis après les attentats. Il assure George Bush de la solidarité totale de la France dans la lutte contre le terrorisme.

  • Yasser Arafat témoigne à George Bush sa volonté de se joindre à

une coalition internationale contre le terrorisme.

  • Les Talibans ferment l’espace aérien afghan et mettent leurs

défenses aériennes en alerte. – Le 19 sept. :

  • Visite à Washington d’Igor Ivanov, puis de Joshka Fischer,

tous deux déterminés à coordonner leur action anti-terroriste à celle des Etats- Unis.

  • Les Etats-Unis envoient plus de 100 avions dans la zone du Golfe

(F-15, F-16, bombardiers B-1).

  • Le mollah Omar disculpe une fois de plus Oussama Ben Laden.
  • Au Pakistan, les plus hautes dignités religieuses menacent les

Etats-Unis d’une fatwa s’ils attaquent l’Afghanistan. – Le 20 sept. :

  • En Afghanistan, la réunion des 600 membres du Conseil islamique

des oulémas se solde par une vague invitation à Ben Laden de quitter le pays.

  • L’Iran affirme sa neutralité dans l’éventualité d’une action militaire

contre l’Afghanistan, garantit qu’il refusera l’asile à Ben Laden, mais interdit formellement le survol de son espace aérien par les avions américains en cas d’attaque.

  • A Bruxelles, une réunion extraordinaire des ministres de la

Justice et de l’Intérieur aboutit au lancement d’un mandat d’arrêt européen et à un accord de coopération anti-terroriste entre les Etats- Unis et l’Union européenne. L’action américaine est estimée « légitime ».

  • Comme pendant la guerre du Golfe, l’Espagne met ses bases aéronavales

du sud du pays à disposition des Etats-Unis.

  • Les Etats-Unis se décident à soutenir l’action de l’Alliance du Nord

de feu le commandant Massoud. – Le 22 sept. :

  • Les premiers avions américains atterrissent en Ouzbékistan.
  • Colin Powell affirme que les preuves de la culpabilité de Ben Laden

dans les tragédies du 11 septembre sont réunies. Au même moment, le régime taliban reproche à Washington d’avoir gâché les possibilités d’éviter la guerre. – Le 23 sept. :

  • Premières craintes américaines d’une attaque biochimique.

Les avions d’épandage sont sommés de rester au sol.

  • Les sanctions américaines de 1998 contre l’Inde et le Pakistan

(suite aux essais nucléaires conduits dans le cadre de leur conflit au Cachemire) sont levées. – Le 24 sept. :

  • Le Président russe déclare à son tour qu’il va apporter son

aide militaire aux forces de l’opposition aux Talibans.

  • Le Pakistan ordonne à son personnel diplomatique de quitter le

territoire afghan, tandis que des milliers de réfugiés commencent à fuir également le pays par crainte d’une attaque américaine. – Le 25 sept. :

  • L’ONU lance un appel à la communauté internationale (et

surtout aux six pays limitrophes les plus concernés) pour éviter une catastrophe humanitaire aux frontières afghanes.

  • L’Arabie saoudite annonce la rupture de ses relations diplomatiques

avec le régime des Talibans.

  • Le Président Bush lance un appel au soulèvement des

Afghans contre le régime des Talibans. La campagne contre le terrorisme est rebaptisée Enduring freedom, « Liberté immuable ». – Le 26 sept. :

  • L’ambassade américaine de Kaboul, désertée depuis douze

ans, est saccagée.

  • Les ministres de la Défense de l’OTAN se réunissent à Bruxelles,

avec pour ordre du jour la lutte contre le terrorisme et l’éventualité d’une guerre contre l’Afghanistan. – Le 27 sept. :

  • Alors que le Premier ministre japonais Koizumi achève une

visite officielle à Washington, une session extraordinaire du Parlement japonais vote une loi permettant l’envoi exceptionnel de troupes, en guise de soutien logistique aux Etats-Unis dans le cadre de la riposte aux attentats du 11 septembre. Une enveloppe de 40 millions de Dollars est également débloquée pour aider le Pakistan.

  • A Jakarta, en Indonésie, plus de 1 000 personnes défilent contre les

Etats-Unis, qui invitent leurs représentants diplomatiques dans le pays à le quitter. Ces manifestants seront 4 000 le 28.

  • La Syrie se déclare favorable à une action internationale contre les

foyers du terrorisme, à condition que les cibles soient clairement circonscrites et définies et les populations civiles épargnées. – Le 28 sept. :

  • Le Conseil de sécurité vote la Résolution 1373 qui oblige les

Etats à prévenir et à réprimer le financement des actes de terrorisme. Il crée un Comité du contre-terrorisme.

  • Echec, à Kandahar, fief des Talibans, d’une rencontre entre le mollah

Omar et une délégation de hauts dignitaires religieux pakistanais favorables à une dénonciation de Ben Laden.

  • Le Conseil de défense afghano-pakistanais, coalition de mouvements

religieux pakistanais pro-Talibans, organise un rassemblement à Peshawar.

  • Le Royaume-Uni et les Etats-Unis envoient quelques contingents

de forces spéciales en Afghanistan. – Le 30 sept. :

  • Washington rejette une offre de négociation avec Kaboul au

sujet de l’extradition d’Oussama Ben Laden, tandis que les forces d’opposition de l’Alliance du Nord progressent sur le terrain.

  • Le Président pakistanais, Pervez Musharraf, exclut la participation

de son armée à une action militaire contre Kaboul.

  • A Rome, se déroule une rencontre entre le roi d’Afghanistan en

exil, Mohammed Zaher Shah, perçu comme un recours pour l’après-Talibans, et une délégation de parlementaires venus des Etats-Unis. – Le 1er oct. :

  • Les principaux mouvements d’opposition aux Talibans réunis

à Rome sous l’égide de l’ancien roi Mohammed Zaher Shah, annoncent la création d’un Conseil suprême d’unité nationale, front uni présenté comme une administration de transition susceptible d’assurer la succession du régime de Kaboul.

  • Islamabad désavoue le régime de Kaboul pour son obstination à ne

pas livrer Ben Laden.

  • Le Président ouzbek, Islam Karimov, ouvre l’espace aérien aux

forces américaines en cas d’opérations militaires contre l’Afghanistan.

  • Téhéran menace les Etats-Unis de recourir à la force s’ils utilisaient

son espace aérien pour lancer une attaque sur l’Afghanistan, mais pour la première fois reconnaît apporter une aide militaire à l’Alliance du Nord. – Le 2 oct. :

  • Les 19 nations de l’OTAN décident par consensus le recours

à l’article 5 et Washington formule des demandes précises de soutien.

  • Lors du congrès annuel du Parti travailliste à Brighton, Tony Blair

menace les Talibans d’une offensive d’ampleur s’ils ne livraient pas Oussama Ben Laden. – Le 3 oct. :

  • Des gardes-frontières russes au Tadjikistan font état de combats

entre Talibans et forces de l’opposition, à près de 200 kilomètres de la capitale tadjike. – Le 4 oct. :

  • Confirmation d’une série de mesures de soutien à la demande

des Etats-Unis. Ces mesures concernent entre autres la protection des positions américaines dans les pays de l’Alliance, le droit de survol de leur espace aérien et une coopération entre les services de renseignement.

  • Lors d’une allocution télévisée, le Président égyptien, Hosni Moubarak,

annonce que son pays ne participera pas militairement aux éventuelles représailles américaines.

  • Lors d’une visite au Centre des congrès de Montpellier, Jacques

Chirac affirme que la France autoriserait le survol de son territoire par les avions américains et l’accès à ses ports aux navires de guerre. – Les 4 et 5 oct. :

  • A Moscou, tenue du forum des ministres de la Justice

des pays membres du Conseil de l’Europe. – Le 5 oct. :

  • Visite éclair de Tony Blair au Pakistan, qui déclare qu’Islamabad

a fait le bon choix en apportant son soutien à la coalition anti-terroriste mise sur pied par les Etats-Unis. Il promet un renforcement important et durable des relations entre le Pakistan et le reste du monde.

  • Le Secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, annonce qu’un millier

de soldats américains font route vers l’Ouzbékistan. – Le 6 oct. :

  • A Washington, la réunion des ministres des Finances du G7

traduit la solidarité de ces derniers en matière de lutte contre l’argent du terrorisme, mais révèle leur division dans le domaine de l’économie (et notamment à propos de la politique de baisse des taux d’intérêt).

  • Au Pakistan, le Jamiat Ulama-e Islam (JUI), principal parti religieux

pro-Talibans du Pakistan, organise une manifestation à Peshawar contre une intervention armée des Etats-Unis en Afghanistan. – Le 7 oct. :

  • Plus de 5 000 personnes manifestent à Quetta, à 100 km à l’est

de la frontière pakistanaise avec l’Afghanistan, en faveur du retour de l’ancien roi d’Afghanistan Mohammed Zaher Shah, et pour l’extradition d’Oussama Ben Laden.

  • A 19 h 05, le Président américain George W. Bush annonce

que les frappes américaines ont commencé contre des camps terroristes de l’organisation Al Qaida et sur des installations militaires talibanes en Afghanistan. Le Royaume-Uni participe aux frappes. Plusieurs violentes explosions sont entendues à Kaboul et l’électricité est coupée.

  • A 20 h 30, Oussama Ben Laden, dans un message vidéo pré-enregistré

diffusé par Al-Jazira TV après le début de la riposte américaine, promet aux Etats-Unis « de ne plus jamais connaître la sécurité tant que la Palestine ne connaîtra pas la sécurité ». Il se réjouit ouvertement des attentats du 11 septembre.

  • A 20 h 45, Jacques Chirac annonce que les forces françaises participeront

aux actions militaires menées par les Etats-Unis.

  • Le Président Poutine réunit son ministre de la Défense, le chef

d’état-major et le chef des services de sécurité (FSB, ex-KGB). Dans un communiqué publié deux heures après le déclenchement des frappes, le ministère russe des Affaires étrangères exprimera son soutien aux frappes américano-britanniques en Afghanistan, tout en souhaitant rester à l’écart d’une opération terrestre.

  • Le Chancelier Gerhard Schröder approuve les raids américains et

britanniques contre les cibles terroristes et déclare que l’Allemagne apportera un soutien sans réserve à l’opération militaire américaine. Le président du Conseil, Silvio Berlusconi, déclare lui aussi que l’Italie est prête à répondre à toute sollicitation américaine pour des opérations militaires contre le terrorisme.

  • Le Premier ministre canadien, Jean Chrétien, annonce dans la soirée

que le Canada va fournir plusieurs unités à la coalition militaire internationale formée par les Etats-Unis.

  • L’Iran condamne vivement les frappes américaines, les jugeant

« inacceptables ». Il sera suivi peu après par Saddam Hussein, qui les qualifiera « d’agression perpétrée en violation de la loi internationale ».

  • Le Secrétaire à la Défense américain, Donald Rumsfeld, annonce le

début des opérations de parachutage d’aide humanitaire sur l’Afghanistan. A 2 h du matin, le FBI place toutes les forces de police des Etats-Unis en état d’alerte maximum en raison de la crainte d’attentats terroristes. – Le 8 oct. :

  • Javier Solana, Haut Représentant pour la Politique étrangère

et de sécurité commune de l’Union européenne, déclare que « tous les pays de l’Union sont solidaires avec l’action militaire en Afghanistan et participent selon leurs capacités ».

  • Hubert Védrine n’exclut pas la participation de soldats français en

Afghanistan, et réaffirme que le Parlement serait consulté si la France devait prendre part à cette offensive menée par les Etats-Unis.

  • Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU apportent un

soutien unanime aux opérations militaires en Afghanistan, même si, selon Jack Straw, les premières frappes américano-britanniques ont causé des « dégâts considérables ». – Le 9 oct. :

  • Premier bombardement de jour d’avions américains volant à

haute altitude sur l’Afghanistan. Le quartier général des Talibans, dans la ville de Kandahar, est pris pour cible.

  • Michel Peyrard, journaliste français à Paris-Match, est interpellé

par des membres de services de renseignements talibans alors qu’il s’était déguisé en femme afghane. Transféré à Jalalabad pour y être interrogé, il est finalement accusé d’espionnage, la France ayant, selon le régime taliban, envoyé dans le pays des agents de renseignements. – Le 10 oct. :

  • Tony Blair poursuit sa vaste tournée diplomatique en se rendant

dans le sultanat d’Oman, cela dans l’espoir de rallier tous les soutiens arabes possibles aux frappes anglo-américaines sur l’Afghanistan. – Le 11 oct. :

  • Nouveau cas d’anthrax en Floride. Une femme qui travaillait

également pour le groupe American Media est testée positive à la maladie du charbon. Une enquête criminelle est ouverte tandis que la psychose gagne le reste du pays. Le FBI met en garde les Américains contre la possibilité de nouvelles attaques.

  • Le Président Bush, pour la première fois depuis le 11 septembre,

s’adresse à la nation dans le cadre d’une conférence de presse télévisée. Il y justifie l’appel à la vigilance lancé par le FBI et fait état d’une « menace générale » dont le gouvernement aurait eu connaissance. Il exhorte une nouvelle fois le régime des Talibans à livrer Ben Laden en échange de l’arrêt des bombardements.

  • Le Parlement turc, en dépit de la forte opposition exprimée par

l’opinion publique, approuve un projet de loi autorisant le gouvernement à envoyer des militaires en Afghanistan dans le cadre de la campagne anti-terroriste menée par les Etats-Unis. – Les 11 et 12 oct. :

  • Réunion informelle des ministres de la Défense européens

à Bruxelles, consacrée à la création d’une force européenne de réaction rapide. – Le 12 oct. :

  • La chaîne de télévision américaine NBC annonce qu’une de

ses employées à New York a subi un test positif à la forme cutanée de la maladie du charbon après avoir reçu un courrier contenant une poudre suspecte. La psychose s’installe dans les grands médias américains après le cas du Sun en Floride et du New York Times.

  • Dans les rues de Karachi, des affrontements opposent la police

pakistanaise à des milliers de manifestants à l’occasion de la « journée de colère » décrétée par les mouvements islamistes radicaux pour protester contre les frappes sur l’Afghanistan. De même, plus de 20 000 Iraniens défileront à Téhéran ce jour-là en signe de protestation contre la campagne militaire américaine sur l’Afghanistan. – Le 13 oct. :

  • Le porte-parole d’American Media révèle que les tests d’exposition

à l’anthrax se sont révélés positifs sur cinq autres employés de la société. Le lendemain, nombre de New Yorkais se précipiteront aux urgences, après l’annonce de la découverte d’un quatrième cas d’infection à l’anthrax, chez une employée de la chaîne NBC. – Le 14 oct. :

  • Washington reconnaît pour la première fois qu’une bombe

américaine a raté sa cible dans les opérations en Afghanistan, où les Etats- Unis commencent à larguer des tracts de propagande. – Le 15 oct. :

  • Colin Powell arrive au Pakistan pour renforcer la coopération

militaire et tenter d’apaiser la tension avec l’Inde au sujet du Cachemire. Mais l’armée indienne annonce au même moment qu’elle a bombardé des postes de l’armée pakistanaise de l’autre côté de la ligne de cessez-le-feu, au Cachemire, mettant ainsi fin à dix mois de calme relatif.

  • Premières vives critiques, de la part d’experts des Nations Unies,

à l’égard du mélange « militaro-humanitaire » qui caractérise les bombardements américains en Afghanistan, au motif que ces frappes empêcheraient les ONG de travailler et que les largages profiteraient surtout aux Talibans.

  • A Rome, l’ancien roi afghan, Mohammed Zaher Shah, reçoit les

ministres français et italien des Affaires étrangères, Hubert Védrine et Renato Ruggiero. – Le 16 oct. :

  • Après que l’enfant d’un employé de la chaîne de télévision

ABC a été testé positif à l’anthrax, 14 cas d’exposition ou d’infection sont jusqu’à présent dénombrés aux Etats-Unis. C’est alors qu’un porte-parole de la santé publique russe déclare que la Russie pourrait partager avec les Etats- Unis un vaccin contre l’anthrax, mis au point lors de la Guerre froide pour lutter contre la menace d’armes biologiques américaines.

  • Le Pentagone admet qu’une nouvelle erreur a été commise par

l’aviation américaine avec la destruction d’un hangar du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui a fait un blessé. – Le 17 oct. :

  • Des membres de l’opposition afghane se rapprochent à une

trentaine de kilomètres de la ville clef de Mazar-e-Sharif dans le nord, et menacent d’en prendre le contrôle. Quelques heures plus tard, depuis Sacramento en Californie, le Président Bush exprime pour la première fois son intention de s’appuyer sur les forces terrestres de l’Alliance du Nord.

  • On découvre, au coeur du Sénat américain, 31 cas de contamination

par la maladie du charbon. Les personnes touchées sont des membres du bureau du chef de la majorité Démocrate au Sénat, Tom Daschle, auquel était adressée une lettre contenant une forme hautement concentrée du bacille du charbon. La Chambre des représentants décide immédiatement de suspendre ses travaux. – Le 18 oct. :

  • A New York, condamnation à perpétuité de quatre membres

du réseau Al Qaida pour les attentats meurtriers de 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie.

  • Le ministère de la Défense français confirme que des missiles sol-air

vont être déployés autour de certains sites sensibles, notamment l’usine de retraitement de déchets nucléaires de La Hague, afin d’éviter une possible attaque suicide aérienne.

  • La Chambre basse du Parlement japonais adopte trois nouvelles

lois autorisant l’envoi de troupes japonaises pour apporter un soutien logistique à la campagne américaine en Afghanistan.

  • A Ryad, le prince Nayef Ben Abdel Aziz, ministre de l’Intérieur,

adresse un ferme avertissement aux sympathisants d’Oussama Ben Laden dans le royaume et à l’étranger.

  • Le colonel Khadafi condamne l’utilisation de l’anthrax.

– Le 19 oct. :

  • Un « pré-sommet » franco-germano-britannique en Belgique,

autour de la question afghane et du terrorisme, suscite le mécontentement de certains pays européens et du président de la Commission européenne, Romano Prodi, qui s’estiment exclus de cette initiative.

  • L’Union européenne proclame le renforcement de sa coopération

avec l’Islande et la Russie en matière de terrorisme. Le sommet européen de Gand aura rassemblé 40 pays et posé les bases d’une coalition européenne contre le terrorisme. – Le 20 oct. :

  • Le Pentagone déclare que deux soldats sont morts dans un

accident d’hélicoptère au Pakistan. Tôt dans la matinée, environ 100 commandos terrestres américains participent à des opérations de combat. – Les 20 et 21 oct. :

  • Ouverture du sommet de l’APEC à Shanghai. La Président

Bush appelle les dirigeants du forum à se joindre à la campagne antiterroriste internationale. Il obtiendra le soutien de la Chine. Mais une rencontre entre les Présidents russe et chinois, en marge du sommet de l’APEC, en appellera à « un arrêt rapide des opérations militaires en Afghanistan afin qu’un gouvernement de coalition puisse être instauré ». La clôture de ce sommet de l’APEC sera l’occasion d’une déclaration inédite où les dirigeants des pays riverains du Pacifique prôneront la coopération internationale contre le terrorisme. – Le 21 oct. :

  • En Thaïlande, dans la région de Pattani (à majorité musulmane

et proche de la frontière avec la Malaisie) se déroule une vaste manifestation contre les frappes en Afghanistan.

  • A Madrid, une manifestation contre la campagne américaine en

Afghanistan et le soutien apporté par l’Espagne à la riposte militaire, regroupe 15 000 personnes. – Le 22 oct. :

  • Les bombardements américains s’amplifient sur les positions

des Talibans près des lignes de front au nord de Kaboul et au sud de Mazar-e- Sharif. Les forces de l’Alliance du Nord avancent vers les villes stratégiques contrôlées par les Talibans. – Le 23 oct. :

  • John Ashcroft, ministre américain de la Justice, annonce que

les attentats du 11 septembre ont vraisemblablement été préparés en Allemagne. Trois des pirates de l’air étaient membres d’une cellule terroriste basée à Hambourg depuis au moins 1999.

  • Le porte-parole de la Maison Blanche annonce que des tests confirment

la présence de spores de la maladie du charbon dans un centre de tri postal travaillant pour la Maison Blanche. – Du 25 oct. au 2 nov. :

  • Le Chancelier allemand Gerhard Schröder effectue

une grande tournée au Pakistan, en Inde et en Chine. – Le 6 nov. :

  • Le grand marathon de New York se déroule sans incident.
  • Dans un discours adressé au sommet est-européen de Varsovie,

George W. Bush hausse le ton et presse les pays de la coalition d’« agir ». Il appelle fermement à resserrer les rangs (« Ou bien on est avec nous, ou bien on est contre nous »). – Du 10 au 16 nov. :

  • Ouverture de la 56e session de l’Assemblée générale

de l’ONU à New York. Le Secrétaire général clame qu’il faut lutter contre le terrorisme mais également s’attaquer aux racines de ce mal. Le Président américain s’y présente fort d’une première vraie victoire militaire, les Talibans ayant admis la perte de la ville stratégique de Mazar-e-Charif, dans le nord du pays. C’est le premier important succès de l’opération « Liberté immuable ». – Du 11 au 13 nov. :

  • Les forces de l’Alliance du Nord revendiquent la prise

de plusieurs villes et provinces importantes et progressent rapidement vers la capitale afghane. Outre l’impact des bombardements américains, les défections de certains chefs locaux facilitent ces avancées. – Le 13 nov. :

  • Le Haut Représentant pour l’Afghanistan, Lakhdar

Brahimi, présente devant le Conseil de sécurité son « plan » (en cinq étapes) pour l’Afghanistan, lequel est ensuite approuvé le lendemain par la Résolution 1378. – Du 19 au 23 nov. :

  • Tenue au Qatar, du congrès de l’Organisation de la

Conférence islamique à Doha, sur l’avenir de l’Afghanistan. – Le 26 nov. :

  • Début, au château du Petersberg à Bonn, de la Conférence

interafghane sous l’égide de l’ONU, regroupant les principales factions anti- Talibans (qui ont pris le contrôle militaire de la plus grande partie de l’Afghanistan), et de l’ex-roi Zaher Shah. – Du 27 au 29 nov. :

  • La Banque asiatique pour le développement, la Banque

mondiale et l’ONU tiennent à Islamabad une conférence sur la reconstruction de l’Afghanistan. – Le 5 déc. :

  • Un accord est conclu à Bonn sur la transition politique à

Kaboul, les quatre délégations afghanes s’étant entendues pour créer un gouvernement reconnu par la communauté internationale. Les Nations Unies doivent désormais établir la liste finale des vingt-neuf membres de cette administration intérimaire qui préservera le pouvoir des chefs tadjiks qui ont succédé au régime du mollah Omar. – Le 6 déc. :

  • La reddition de Kandahar scelle l’effondrement du régime des

Talibans. Les troupes du mollah Omar ont commencé à remettre leurs armes aux forces anti-Talibans, suite à l’accord conclu la veille avec le chef désigné du gouvernement provisoire, Hamid Karzaï. – Le 7 déc. :

  • Les ministres de la Justice et de l’Intérieur de l’Union européenne

entérinent, à Bruxelles, une liste actualisée des organisations terroristes constituant une menace pour un ou plusieurs Etats membres de l’Union européenne. – Les 7 et 8 déc. :

  • A Tora Bora, de violents combats se poursuivent, sans

qu’Oussama Ben Laden soit localisé. – Le 11 déc. :

  • Dans un discours offensif, George W. Bush annonce une forte

relance des programmes militaires et met l’accent sur l’effort de défense à consentir. Système anti-missiles, armements de haute technologie et services secrets seront des priorités. – Le 13 déc. :

  • Le Pentagone rend publique une vidéocassette qui aurait été

retrouvée à Jalalabad, et dans laquelle Oussama Ben Laden revendique l’organisation des attentats du 11 septembre et raconte leur préparation. – Les 18 et 19 déc. :

  • Réunion des ministres de la Défense des pays

membres de l’Alliance atlantique. – Le 23 déc. :

  • A Kaboul, les Nations Unies investissent formellement

Hamid Karzaï, qui nomme aussitôt l’Ouzbek Rachid Dostom (« seigneur » de Mazar-e-Charif), au poste de vice-ministre de la Défense. – Le 31 déc. :

  • L’accord militaire technique sur le déploiement de la force

internationale de paix en Afghanistan est paraphé à Kaboul.