Introduction

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L’année 2009 a été, à n’en pas douter, plus riche que les précédentes en annonces et en événements porteurs de sens et de relances des débats.

Le premier ministre britannique Gordon Brown s’était exprimé le premier au mois de mars sur les sujets nucléaires, plaidant à la fois pour un développement non proliférant de l’énergie nucléaire et pour le désarmement nucléaire, en soulignant toutefois qu’il ne fallait pas s’attendre à ce qu’un Etat doté d’armes nucléaires désarme unilatéralement.

Cela étant, le ton a été donné principalement par le discours prononcé à Prague le 5 avril par le président Obama, qui a défini les nouvelles positions américaines sur les grandes questions nucléaires et balistiques : désarmement et non-prolifération nucléaires, soutien du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, futur traité américano-russe post-START, négociation d’un traité d’interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires, soutien des coopérations multilatérales dans le contexte d’un renouveau des applications pacifiques de l’énergie nucléaire, révision des programmes de la défense antimissiles américaine en Europe. Discours très argumenté, dont le monde n’a semblé retenir, tout au moins dans un premier temps, que l’engagement en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires.

Peu après, le 9 avril, trois anciens Présidents et anciens Premiers ministres polonais s’étaient exprimés en écho dans la grande presse sur « l’urgence pour la planète » du désarmement nucléaire. A leur tour, deux anciens premiers ministres français, un ancien ministre de la Défense et un ancien commandant des forces aériennes stratégiques s’étaient exprimés dans les colonnes d’un grand quotidien national, se faisant les avocats d’un processus de désarmement concerté entre les cinq Etats dotés d’armes nucléaires et les trois Etats nucléaires de facto, le succès du processus de non-prolifération nucléaire global étant selon eux à ce prix.