L’identité européenne de sécurité et de défense : de Potsdam à Helsinki en passant par Saint-Malo, Cologne et Pristina

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Résumé La fin de l’année 1998 et l’année 1999 ont été marquées par des avancées substantielles en matière d’identité européenne de sécurité et de défense. La tentative de rapprochement de la France à l’égard de l’OTAN en 1997 avait mis en lumière, non seulement une véritable méfiance des Américains, mais aussi et surtout les divisions internes aux Européens, en particulier entre Français et Allemands et, dans une moindre mesure, Britanniques. En revanche, ces derniers s’étaient montrés particulièrement hostiles à tout développement d’un pilier « défense » dans le cadre de l’Union européenne. L’Union de l’Europe occidentale devait rester la seule organisation en charge des affaires de sécurité, en veillant bien – comme le Traité de Bruxelles modifié le précise – à ce qu’elle ne vienne en aucun cas faire double emploi avec l’OTAN. Comme le notait Jean-Marie Guéhenno à la lumière de son expérience de représentant permanent à l’UEO, « le seul intérêt de l’UEO pour Londres était alors d’établir une cloison étanche entre les questions de défense traitées à l’OTAN, et les affaires de l’Union européenne, l’UEO n’étant aucunement une passerelle entre les deux organisations, mais une sorte de coupe-feu ». Or, à la fin de l’année 1998, Londres a opéré un revirement de position spectaculaire, admettant pour la première fois que l’Union européenne puisse développer une compétence autonome en matière de défense. Ce changement de politique a permis d’envisager des réformes institutionnelles majeures. Au même moment, la guerre du Kosovo soulignait les sérieuses carences des Européens sur le plan des capacités militaires. – Le sommaire de l’AFRI 2000