La géoéconomie, nouvelle grammaire des rivalités internationales

Partager sur :

Résumé Avec la fin de la guerre froide, les capacités militaires des États développés ne constituent plus, de loin, le principal facteur de leur puissance sur la scène internationale. La période des conflits directs et frontaux, recourant à la puissance de feu et aux capacités militaires entre puissances industrielles est aujourd’hui révolue. La puissance s’exerce dorénavant de manière plus douce, sans recours à la coercition ; elle se rapproche de ce que Joseph S. Nye a qualifié de soft power. À un niveau plus global, l’ouverture des frontières et la libéralisation des échanges ont favorisé l’apparition de firmes multinationales dotées de stratégies véritablement planétaires. De leur côté, les États se sont engagés – aux côtés de leurs entreprises nationales – dans des politiques de conquête de marchés extérieurs et de prise de contrôle de secteurs d’activité considérés comme stratégiques. Au service des ambitions nationales, les diplomates doivent aujourd’hui avoir la double casquette, diplomatique et économique, ce qui n’est pas sans leur poser de problèmes. De fait, la santé économique d’une nation est l’aune à laquelle on juge désormais sa puissance. Dans ce monde en train de devenir global, les intérêts politiques des nations se soumettent à leurs intérêts économiques. Ce glissement signe l’ouverture d’une ère nouvelle, celle de la géoéconomie. – Le sommaire de l’AFRI 2000