Les relations franco-russes : entre symboles et réalités (1991-1999)

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Résumé « Oui, la relation entre la Russie et la France a quelque chose d’unique. Elle procède de l’attirance et de la reconnaissance réciproques de deux peuples épris d’absolu, de beauté, de vérité. » [[ Jacques Chirac, Discours à l’Institut d’État des relations internationales de Moscou (MGIMO), 26 septembre 1997. Site internet du Quai d’Orsay. ]] Les deux grandes puissances situées de part et d’autre du continent européen sont incontestablement liées par une longue tradition d’amitié. Même s’il existe une certaine continuité dans l’historiographie russe entre la « Guerre patriotique » de 1812 et la « Grande Guerre patriotique » de 1941- 45, Napoléon n’est pas considéré comme un personnage totalement négatif en Russie. Il est vrai qu’au cours des siècles, la France et la Russie ont eu besoin du contrepoids de l’autre face à des ambitions concurrentes sur le vieux continent ou, plus récemment, d’outre-Atlantique. Cette conscience de proximité géopolitique et de destin n’a certes pas empêché les crises, la défiance, les déceptions de part et d’autre. Ce fut le cas sous l’Empire comme à l’ère soviétique ou avec la Russie post-soviétique. Si durant la décennie quatre-vingt-dix, le dialogue politique franco-russe a été satisfaisant, un certain nombre de dossiers particuliers – l’Allemagne, l’OTAN, l’économie ou le Kosovo – conduisent à nuancer cette bonne entente en dépit d’une réelle convergence d’intérêts entre les deux États. – Le sommaire de l’AFRI 2000