Usage des statistiques « ethniques » en France et dans certains pays européens

Partager sur :

En France, l’étude du phénomène migratoire a longtemps été cantonnée à celle des étrangers. La prise en compte des effets démographiques de l’immigration étrangère à travers la succession des générations a mis du temps à s’imposer, surtout si on tient compte de l’ancienneté du phénomène migratoire en France. La question des statistiques ethniques s’est donc posée pour aller au-delà du critère de nationalité et considérer non seulement les immigrés, mais aussi leurs descendants, au moins la première génération née en France. Cette question s’est posée dans la plupart des pays d’immigration de l’Union européenne (UE). Chaque pays a malheureusement élaboré son système d’enregistrement en solo et défini, à sa manière, sa population d’origine étrangère. Les immigrants n’y sont pas définis de la même façon, les enfants d’immigrants non plus. Les comparaisons sont donc très difficiles. Le recueil des pays et nationalité de naissance des parents dans les recensements, pour les pays qui ne disposent pas de registres de population bien tenus, est le premier pas à faire vers une harmonisation des données produites sur le phénomène migratoire dans l’UE. Chaque pays pourrait, pour ses besoins, continuer de compter comme il lui plaît.