La « doctrine Begin » est-elle encore d’actualité ?

Partager sur :

Israël a adopté une politique dite de l’« ambiguïté nucléaire », selon laquelle l’Etat hébreu ne reconnaît pas posséder un arsenal nucléaire, mais refuse aussi de nier son existence. Tel-Aviv compensait ce « vide dissuasif », jusqu’au début des années 2000, par une doctrine de contre-prolifération agressive et préventive : la « doctrine Begin ». Cette dernière, appliquée en Irak et en Syrie contre les programmes de production d’armes de destruction massive, n’a pas été opposée au régime iranien. Tel-Aviv semble avoir enclenché un virage vers une dissuasion préventive par « attaque cyber » et devrait, dans les années à venir, progressivement officialiser son arsenal nucléaire et construire une doctrine de dissuasion nucléaire en soutien à sa dissuasion cyber.

Philippe BOU NADER

Philippe Bou Nader est docteur en droit de l'université Paris-Panthéon-Assas. Il est également titulaire d'un LL.M en droit américain de l'université UC Hastings-College of the Law (San Francisco, Californie, Etats-Unis), d'un master en sécurité et défense (licence en droit) de l'université Paris-Panthéon-Assas et d'une licence en droit de l'université Saint-Joseph de Beyrouth (Beyrouth, Liban). Sa thèse s'intitule Le régime juridique du recours à la force armée contre les groupes armés en droit international public et a été dirigée par le Professeur Julian Fernandez . Philippe Bou Nader a publié des articles dans la presse et des journaux spécialisés sur les thèmes suivants : le droit de légitime défense en droit international ; les services de renseignements levantins ; les groupes armés au Moyen-Orient ; d’autres sujets en lien avec le renseignement ou la politique internationale au Moyen-Orient. Il est actuellement basé à Riyad, en Arabie saoudite.