Gouverner le « post-conflit » en Côte-d’Ivoire

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En Côte-d’Ivoire, le président Ouattara a utilisé l’opportunité de la résolution violente de la crise post-électorale de 2011 pour produire une vision particulière de la construction de l’Etat et de la paix, qui s’inscrit en partie dans l’historicité de la formation de l’Etat postcolonial, influencé par le rôle de l’« houphouétisme », tout en s’inscrivant dans une vision propre liée à son expérience personnelle. Sa manière de gouverner est éloignée de la très vague « paix libérale » promue par les institutions et interventions internationales, mais n’est pas non plus une paix purement « illibérale ». Elle est à rebours des représentations de l’Etat dit « faible » ou « failli » en situation post-conflit, tout en étant toujours enchâssée dans des stratégies d’extraversion. Cette « paix » révèle les ambiguïtés de la reconstruction post-conflit en Côte-d’Ivoire et les incertitudes qu’elle produit.