L’Alliance atlantique : l’année du Cinquantenaire de l’élargissement et du Kosovo

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Résumé L’année 1999 ne pouvait manquer d’être l’année de l’Alliance atlantique, ne serait-ce que parce que c’était celle de son cinquantième anniversaire. Ce fut effectivement le cas, mais pas exactement comme l’on s’y préparait, non seulement en raison du conflit du Kosovo mais également à cause de la résolution croissante des Européens à engager une réflexion sur leur émancipation en matière de défense. Depuis la signature du Traité de l’Atlantique Nord, le 4 avril 1949 à Washington, et en dehors des récents engagements dans les Balkans, c’est de conseil en conseil, mais plus récemment de sommet en sommet, que l’activité de l’Alliance se déploie. Tels sont, en effet, l’usage politique et le rythme biologique de l’Alliance. Le sommet du cinquantenaire devait célébrer la cohésion d’une Alliance élargie à dix-neuf, et mettre en place le nouveau concept stratégique d’une Alliance résolument tournée vers l’avenir. Tenu à Washington les 23 et 24 avril en pleine crise du Kosovo, cette réunion aura été le point culminant de l’année 1999 pour l’Alliance atlantique. Mais tout au long des mois, l’activité est restée particulièrement dense, à la fois pour gérer la crise du Kosovo, ses prémisses, ses développements, ses leçons, mais aussi pour faire avancer les chantiers ouverts lors des sommets précédents, notamment à Bruxelles en 1994, à Berlin en 1996 et à Madrid en 1997. Les travaux portant sur l’adaptation interne des structures de commandement et des procédures de l’OTAN, sur la consolidation du processus d’élargissement de l’Alliance, sur le développement du Partenariat pour la Paix (PfP) et l’affermissement de l’idée européenne de défense se sont en effet poursuivis avec énergie en parallèle de la crise du Kosovo. Dans le même temps, des travaux nouveaux ont été lancés, comme ceux qu’a suscités l’initiative sur les capacités de défense (DCI), élaborée à partir de l’automne 1998. Des controverses se sont également amplifiées à l’occasion du conflit du Kosovo, comme celle qui concernait « l’autosaisine » de l’Alliance ou, dans le prolongement du sommet franco-britannique de Saint-Malo en décembre 1998, celle qui s’interrogeait sur l’opportunité d’un renforcement de l’identité européenne de défense et de sécurité (ESDI) au sein de l’Alliance. – Le sommaire de l’AFRI 2000