La coopération structurée permanente : l’incapacité à dépasser les capacités

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Un temps envisagée comme un mécanisme réservé à un petit groupe d’Etats membres désireux de mettre en place une défense européenne commune, la coopération structurée permanente (CSP) établie le 11 décembre 2017 affiche finalement une toute autre forme. Réticents à introduire une nouvelle forme de différenciation au sein de l’Union européenne, 25 Etats membres de l’Union ont en effet décidé de se réunir au sein d’une CSP « inclusive ». L’envergure de la CSP a conduit à l’abandon de l’ambition du volet opérationnel que souhaitait la France, pour la réduire à un dispositif de développement mutualisé des capacités militaires plus fidèle aux vœux allemands. Le caractère inclusif de la CSP a également rendu nécessaire sa « flexibilité ». Une flexibilité des engagements souscrits par les participants d’abord, qui se constate au simple regard de leur remarquable indétermination. Une flexibilité du fonctionnement de la coopération ensuite, les Etats membres ayant toute latitude pour décider des projets auxquels ils souhaiteront participer au sein d’une CSP modulaire. Cette grande souplesse expose la coopération au risque de l’immobilisme, qui semble désormais préféré à toute forme de différenciation au sein de l’Union européenne.