La Transcaucasie est morte, vive le Caucase du Sud ?

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Résumé Depuis la chute de l’URSS et à la lueur de la révolution de velours en Géorgie en automne 2003, le Caucase du Sud (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie) rime avec mutation géopolitique. Avec le 11 septembre 2001 et les guerres en Afghanistan et en Iraq, la transition post-communiste a rehaussé l’intérêt de la communauté internationale pour ce carrefour économique et politique ; Le redressement des trois Etats est en cours. Dans ces derniers, les différents scrutins de 2003 ont vu l’irruption de nouveaux leaders politiques. Au nom de la guerre contre le terrorisme, les trois Etats, mais aussi l’OTAN, les Etats-Unis et la Russie ont accordé aux problèmes de sécurité régionale un intérêt particulier, clef de la domination du Caucase du Sud, dépourvu du système de sécurité commune. Et pourtant, l’héritage communiste a laissé de fortes empreintes dans les mentalités et la réalité sur le terrain. Les guerres « cousines » de celles de la Tchétchénie (Abkhazie, Ossétie du Sud, Haut-Karabakh), mais aussi les crises larvées (Adjarie, Djavakhtie) continuent de déformer le visage de la région. La construction de l’Etat de droit souffre des vieux réflexes communistes liés à la patrimonialisation du pouvoir et son lot de défaillances dans les affaires publiques (criminalité, fraudes électorales, atteintes aux droits de l’homme, opposition muselée). Quant à l’économie, si les chiffres macro-économiques sont encourageants, les trois marchés sont tributaires d’une forte corruption des élites, de lentes réformes fiscales et budgétaires et d’une pauvreté endémique. D’où l’apparition d’Etats autoritaires à la fois ouverts et hostiles à leur intégration dans la mondialisation et la communauté internationale. – Le sommaire de l’AFRI 2004