L’Alternative pour l’Allemagne, une extrême droite en devenir

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Longtemps, l’Allemagne semblait échapper à la montée en force de partis populistes et d’extrême droite, à la différence de pays comme la France, la Belgique ou les Pays-Bas. Avec la création de l’« Alternative pour l’Allemagne » (Alternative für Deutschland, AFD), ce singularisme a pris fin. Né en 2013 pour protester contre la politique allemande de soutien économique et financier, jugée laxiste, en faveur des pays du sud de l’Union européenne, l’AFD a connu durant les années 2015 et 2016 des succès fulgurants sur le plan politique. Il est maintenant présent dans 10 des 16 chambres régionales des Länder allemands et les sondages lui prédisent également une entrée au Bundestag aux élections législatives de 2017. Ce nouveau parti a également connu une transformation interne. Ultra-conservateur et eurosceptique au moment de sa création, l’AFD traverse depuis un an une phase de radicalisation politique et rhétorique considérable, qui le rapproche nettement des milieux d’extrême droite dure en Allemagne. Résolument anti-musulman, l’AFD est aussi très proche du mouvement Pegida. Il profite indirectement de la politique migratoire d’Angela Merkel pour monter les Allemands contre l’immigration et contre l’Islam, tout en bénéficiant sur le plan politique de la montée de la xénophobie en Allemagne, dont l’AFD est le principal porteur.