Dix ans après son lancement, quel Partenariat oriental ?
Cahier Thucydide n° 22

Dix ans après son lancement, quel Partenariat oriental ?Cahier Thucydide n° 22

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Le cadre des relations entre Bruxelles et son voisinage oriental, c’est à dire les six républiques post-soviétiques situées entre les frontières de l’UE et de l’OTAN d’une part, et celles de la Russie d’autre part, a connu au début des années 2000 une nouvelle dynamique avec l’intégration des pays d’Europe centrale à l’UE, et en particulier celle de la Pologne. Alors que la politique européenne vis-à-vis de son voisinage demeurait jusque-là globalement indifférenciée, une distinction, notamment défendue par Varsovie, est opérée à partir du milieu des années 2000 entre les voisinages Sud et Est, aboutissant au lancement officiel en juin 2009 du Partenariat oriental (PO) ambitieux programme visant à rapprocher dans de nombreux domaines les pays d’Europe orientale et du Caucase du sud de l’UE. Près de 10 ans après son lancement, le PO présente un bilan contrasté. Si les relations avec Bruxelles se sont fortement approfondies pour certains pays de la zone, elles n’ont pas foncièrement évolué pour d’autres, qui ont vu pendant la même période leur intégration régionale avec la Russie se développer. Alors que d’une part, plusieurs pierres angulaires du PO ont été conclues avec 3 des six pays de la zone et que d’autre part l’environnement stratégique de la région a connu d’importants bouleversements consécutifs à l’annexion de la Crimée et le conflit armé dans l’Est de l’Ukraine, la question de l’avenir de la politique étrangère de Bruxelles dans une région qui depuis dix ans assiste au renforcement concurrent tant du soft power européen que du hard power russe est désormais posée.

Emmanuel DREYFUS

Emmanuel Dreyfus mène actuellement ses recherches sur la politique de défense de la Russie, et plus particulièrement sur le rôle des influences étrangères dans la réforme des forces armées russes initiée en 2008 au centre Thucydide, Université Paris 2 Panthéon-Assas. Il a également été Georges F. Kennan Fellow au Kennan Institute du Wilson Center (2019), Visiting Fellow à l’Institute for European, Russian and Eurasian Studies de l’Elliot School of International Affairs, George Washington University (2018-2019) et à l’Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire (2018). Il a auparavant travaillé pendant plusieurs années en France et à l’étranger, pour le secteur public (UE, OSCE, administration française) et privé sur les questions de défense et de sécurité en Russie et en Eurasie.   Champs de recherche : Études de guerre, changement militaire, Russie et espace post-soviétique