L’hégémonie américaine en question

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Résumé Elle est fondamentalement inter-étatique, mais pourrait se traduire soit en impérialisme, soit en leadership, soit en hégémonie. C’est ce dernier concept qui paraît lui correspondre le plus exactement, même si l’hégémonie est par nature existentielle et donc ambiguë. Elle implique une politique de domination défensive, reposant sur l’économie des moyens et sur une implication minimale, sans grand dessein, avant tout attachée à sa propre conservation. Les composantes en sont l’opportunisme diplomatique, la supériorité militaire, la prépondérance économique. Il est toutefois de la nature de l’hégémonie d’être contestée. Aux contestations traditionnelles dans les relations inter-étatiques, qu’elles soient diffuse, adverse ou partenariale, s’ajoute aujourd’hui une contestation structurelle, celle des mouvements transnationaux, symboliquement le discours d’Antigone porté par les ONG d’un côté, et de l’autre la violence de Spartacus, celle du terrorisme international. Mais aucune d’elles ne paraît en mesure de réduire ou de dépasser l’hégémonie américaine, dont l’avenir ne dépend finalement que d’elle-même. – Le sommaire de l’AFRI 2002

Serge SUR

Membre de l'Institut (Académie des sciences morales et politiques), professeur émérite à l'Université Panthéon-Assas, président du Conseil d'orientation du Centre Thucydide et co-rédacteur en chef de la revue "Questions internationales" (La documentation française), le Pr. Serge Sur est le fondateur de l'Annuaire français de relations internationales (AFRI) qu'il a dirigé ou co-dirigé de 1999 à 2020, et du Centre Thucydide qu'il a dirigé de 1999 à 2014.