L’année 2013 a été celle d’un élargissement spectaculaire du champ des relations internationales. La coexistence de thèmes aussi divers que la « cyber guerre » ou le « cyber espionnage », les opérations militaires françaises en Afrique sub-saharienne, la guerre civile syrienne ou les discussions stratégiques du Groupe des cinq avec l’Iran qui ont clôturé de manière spectaculaire une année mouvementée montre sans doute le besoin de faire évoluer nos grilles de lecture pour prendre la mesure de la diversité des facteurs qui sont en jeu aujourd’hui dans les relations entre les Etats. L’époque de relations diplomatiques très codifiées, réglées par le rapport des puissances dans un monde essentiellement structuré par l’équilibre nucléaire, semble pour partie révolue. Si l’équilibre des puissances demeure toujours un facteur majeur des relations internationales, il n’est plus seul à en déterminer le cours. L’incertitude est désormais partie prenante de l’action des Etats. Précisément, la lutte contre cette incertitude pourrait même constituer l’un des nouveaux fils rouges de l’action diplomatique moderne. Le besoin pour les Etats de tout savoir, de même que leurs appréhensions face à la montée de nouveaux acteurs sur la scène mondiale, semble avoir été en 2013 l’un des traits communs les plus remarquables de leur action internationale…