La formule peut définir la période, au-delà de l’année calendaire. Une violence non maîtrisée, l’absence de desseins politiques d’ensemble, des réactions improvisées à des événements imprévus. Unilatéralisme et coercition sont au goût du jour. Frottements entre puissances, désorganisation progressive, conflits entre Etats, notamment autour de l’Ukraine, expansion d’un terrorisme islamique diffus ou localisé… Même de faible intensité, ces désordres soulignent l’ambiguïté du « retranchement » américain, son hésitation devant les interventions militaires et ses tentatives d’ouvertures diplomatiques. Les Etats-Unis surveillent, agissent ponctuellement mais s’engagent peu. Ces troubles accompagnent un malaise dans la mondialisation. Les secousses subies par l’ordre interétatique ne l’ont pas fait disparaître, et la désoccidentalisation du monde n’est à l’ordre du jour qu’en apparence, suprématie des Etats-Unis oblige. Ce qui est en cause est davantage une privatisation généralisée, incapable de définir un projet global adapté aux défis mondiaux.