Chateaubriand et la Question d’Orient

Partager sur :

Voyageur, diplomate, homme politique et publiciste, Chateaubriand (1768-1848) fut aussi un témoin et un intellectuel engagé avant la lettre. En dépit de l’évolution des perceptions et des qualificatifs employés, ses analyses et ses positions mettent en lumière des constantes des relations de l’Occident avec le Proche- et le Moyen-Orient. La tension entre immobilisme et modernité, tout comme les enjeux et l’ambivalence de cette dernière étaient déjà pleinement perceptibles à l’aube du XIXe siècle. Dès le XVIIIe siècle, l’émergence de la Russie fut un facteur déterminant, dans une approche globale des confins danubiens de l’Europe, du Caucase et d’un Orient qui englobait aussi l’Egypte et au-delà, face aux ambitions anglaises. Conscient des mutations majeures entraînées par l’expédition de Bonaparte en Egypte, la conquête d’Alger, l’émancipation de la Grèce, le grand écrivain pressent les enjeux fondamentaux de la relation Occident- Orient, chrétienté-monde musulman, notamment la délicate conciliation entre les idéaux démocratiques et les intérêts géopolitiques. C’est ce qu’illustrent ses écrits, notamment sa Note sur l’Orient (1828) commandée par le ministre français des Affaires étrangères.