Face aux insurrections djihadistes, de nouveaux mécanismes sécuritaires régionaux ad hoc ont émergé au Sahel, contestant la primauté de l’Union africaine en matière de gestion des conflits. Leur mandat à vocation antiterroriste et leur architecture innovante soulignent les limites des systèmes de sécurité africain et international face à la régionalisation des menaces asymétriques posées par les groupes djihadistes. L’émergence de ce nouveau régionalisme sécuritaire en Afrique préfigure une évolution des arrangements institutionnels entre les Nations Unies et les organisations africaines et interroge les perspectives du futur des opérations de paix sur le continent. La décision de privilégier ces nouveaux mécanismes régionaux ad hoc pour mener des opérations de lutte contre le terrorisme a déjà entraîné une modification des modes de coopération militaire entre les Etats africains et leurs partenaires stratégiques, en fournissant, par la même occasion, de nouvelles opportunités d’extraversion aux élites dirigeantes africaines.