Essai sur un despotisme post moderne : le démo-despotisme

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Résumé Parce qu’idéologie et magie, l’injonction démocratique ne peut aboutir. Des autoritarismes progressent, notamment trois types de despotismes « éclairés » : celui de l’« hyperpuissance », messianico-nietzschéo-schmittien ; celui des régimes théocratiques montants ; et le démo- despotisme, autoritarisme anti-social masqué sous le juridisme libéral et des succédanés de démocratie. Le débat politique est tari : les bonnes règles et « justes conduites » libérales s’imposent, sous la tutelle d’autorités se prétendant impartiales alors qu’elles dictent des politiques détruisant l’orientation Keynes-Beveridge-Ford qui assurait croissance et progrès social partagé. En entretenant le mythe de leur apolitisme, ces décideurs politiques de fait se maintiennent dans une confortable irresponsabilité. L’Union européenne illustre de plus en plus cette tendance et se rend impopulaire en interdisant l’interventionnisme industriel, budgétaire et monétaire, pourtant efficace facteur de croissance aux Etats-Unis. Cette politique unidimensionnelle s’impose d’autant mieux que se développent des compensations pseudo démocratiques : démocratie des droits, affirmations égo- et tribo-centriques, holismes festifs, sondagisme, forums et communions compassionnelles télévisées, dans le cadre d’un despotisme médiatico-gramscien. Sous d’autres formes, ce néo-despotisme peut aussi contaminer le Sud. – Le sommaire de l’AFRI 2004