–Résumé L’État de droit est censé conduire à la pacification des relations internationales, au terme d’un processus complexe dans lequel les dimensions externe et interne s’entremêlent et renvoient l’une à l’autre : il ne s’agit pas seulement de construire un « État de droit international », impliquant l’existence de règles supérieures aux États, mais encore de faire reposer cette construction sur l’adoption par les États d’un modèle d’organisation politique fondé sur la primauté du droit. Néanmoins, l’État de droit est aussi et dans le même temps un vecteur d’hégémonie : il est en effet utilisé comme argument d’autorité et principe de légitimation, afin de justifier les pressions exercées sur certains États, voire une ingérence plus directe dans leurs affaires intérieures ; il sert de ressource idéologique et d’arme politique pour imposer un ordre international qui apparaît comme l’enveloppe d’un rapport de domination. Ces potentialités contradictoires ne sont que le reflet de l’ambivalence inhérente au droit. – Le sommaire de l’AFRI 2006