– Résumé La virulence des contestations externes qu’a subies l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en décembre 1999, (cf. présence active de groupes d’opinion ou d’intérêt) n’explique pas seule l’échec des négociations. Ces critiques viennent également de l’intérieur, incriminant un fonctionnement inadapté, des modes de gestion et de décision dépassés. Par exemple, la disparité des objectifs se traduit dans un certain nombre de dilemmes perçus bien avant le sommet de Seattle mais restés irrésolus. Il faut dire que, dépourvue d’un mandat institutionnel comme celui de la Banque mondiale et du FMI, l’OMC n’a pas la possibilité de fabriquer du droit dérivé. Mais ce minimalisme institutionnel fut le fruit d’un choix délibéré en faveur d’une organisation simplement accompagnatrice d’un processus de libéralisation et non dotée d’une capacité réelle d’autonomie et d’intervention. S’il serait simpliste de réduire les résultats du sommet de Seattle à une résurgence de la fracture Nord-Sud, les problèmes de représentativité et surtout de clarté des objectifs, suscitent pourtant une méfiance globale des pays en développement, tandis que les pays industrialisés, en particulier occidentaux, ont une approche plus ambivalente n’excluant pas toute tentation d’instrumentalisation. En bref, si les objectifs changent, il faut ajuster les moyens. Et c’est d’abord aux Etats que cette tâche incombe. Encore faut-il qu’il y ait, au-delà des discours, une réelle volonté politique en ce sens. Il est encore difficile d’apprécier le sens de la présente crise. Si le calendrier politique américain a interdit jusqu’ici une véritable reprise des processus, du moins peut-on espérer que lorsque celle-ci interviendra, elle sera accompagnée d’une pédagogie nouvelle, voire d’une réflexion idéologique identifiée comme telle et bien nécessaire. – Le sommaire de l’AFRI 2001