– Résumé La crise du Kosovo a mis en lumière une certain nombre de pratiques diplomatiques, ainsi que de « nouvelles structures de négociations ». Elle a également fait prendre conscience de la crise existentielle que traversent les instances multilatérales, organisations intergouvernementales universelles comme régionales. Cette crise touche en premier lieu l’Organisation des Nations Unies qui s’est vue déposséder de tout rôle dans la crise par le « Permanent 3 » (groupe informel réunissant les trois pays occidentaux membres permanents du Conseil de sécurité : la France, les États-Unis et le Royaume-Uni). Si l’on y regarde de plus près, on peut constater que l’OTAN, en tant qu’organisation politique, n’échappe pas à cette tendance. L’affaire du Kosovo en est un révélateur, malgré ses fortes capacités militaires et sa nature d’organisation régionale dont l’existence est considérée comme indispensable par l’ensemble de ses États membres. Elle n’échappe pas à la volonté de ses grands États membres d’accaparer la gestion des crises de l’après-guerre froide. Le système international ressemble donc, en cette fin de siècle, à un concert des puissances imposant leurs propres règles du jeu là où leurs intérêts stratégiques, économiques, financiers sont importants. – Le sommaire de l’AFRI 2000