– Résumé La diplomatie européenne s’inscrit dans le cadre d’une entreprise collective à travers laquelle les acteurs nationaux décident, en partie de commun accord et en partie séparément, des actions internationales à entreprendre. L’épisode de la crise du Kosovo pourrait laisser croire que l’UE peut difficilement être considérée comme un acteur à part entière. Il semble pourtant que l’on ne puisse pas non plus négliger sa présence sur la scène internationale. En effet, si pour chaque paramètre utilisé, on peut relever les limites de son influence et de son action en tant qu’organisation, il convient également de tenir compte de l’impact de ses prises de positions et de son action sur l’environnement international et sur les politiques étrangères de ses membres. Cela étant, si les situations de crise constituent des moments privilégiés permettant de confronter prétentions et réalités, il ne faudrait pas pour autant inférer de cette analyse ponctuelle des conclusions générales sur le statut d’acteur de l’UE car celui-ci est bien souvent dépendant du contexte et du type d’événement par rapport auquel réagit l’UE. En tout cas, l’utilisation de ces critères semble relativement féconde et conduit à présenter l’UE comme un acteur « modeste » dans la crise du Kosovo ou, de manière négative, par ce qu’elle n’est plus vraiment – une puissance civile – ce qu’illustrent (involontairement) les propos du Premier ministre Lionel Jospin : « Dans l’affaire douloureuse du Kosovo, il est faux que l’Europe soit à la traîne car plusieurs États membres font partie du Groupe de contact et la presque totalité appartient à l’OTAN, où l’essentiel se décide. L’Europe joue donc un rôle important (…) Il serait opportun que l’Union européenne soit plus visible comme ensemble, et donc que la PESC progresse, sans pour autant que le rôle des États membres en tant que tels doive disparaître » – Le sommaire de l’AFRI 2000