– Résumé
La réussite du traité simplifié promu par le président Sarkozy ne doit pas faire oublier les contradictions traditionnelles qui existent en France sur la forme que doit prendre l’Europe. Tiraillés entre volonté de créer une Europe puissante et crainte de perdre leur souveraineté, les Français ont été à la fois moteurs indispensables et freins majeurs à la construction européenne. Si le « non » français au référendum sur le projet de Constitution européenne a bien été l’un de ces freins, il ne repose pas sur l’opposition fondamentale entre supranationalisme et intergouvernementalisme, mais plutôt sur des facteurs conjoncturels, en particulier en matière de politique intérieure. Nicolas Sarkozy, en tentant de replacer la France en Europe et malgré un discours apparemment novateur, semble suivre ses prédécesseurs sur le chemin d’une limitation du pouvoir communautaire.