– Résumé Toutes les années ne sont pas historiques. Il en est d’incertaines et de confuses. Rien de clair ne s’affirme; le monde bouge tout de même de manière chaotique et contradictoire. Telle est l’année 2002 pour la gouvernance globale. Cette dernière couvre l’ensemble des processus visant à gérer la multiplication des interdépendances et la globalisation des problèmes. La gouvernance globale a désormais son calendrier et ses rites. C’est notamment, au début de chaque année, la réunion simultanée du forum des riches et des puissants (Davos) et de celui des pauvres et des faibles (Porto Alegre). En 2002, le Forum de Davos, réuni exceptionnellement à New York – en particulier par souci de sécurité -, se tient à l’ombre des attentats du 11 septembre 2001. Le temps du doute est arrivé : effondrement de la nouvelle économie, scandales financiers, mise en cause des patrons charismatiques… A Porto Alegre, l’antimondialisation laisse la place au thème d’une autre mondialisation : la mondialisation constitue bien une dynamique irréversible ; alors comment mieux la maîtriser et la rendre moins injuste ? Tant à New York-Davos qu’à Porto Alegre, rien de fort ne se cristallise. Les puissants redoutent trop de perdre leurs privilèges, tandis que les malheureux de la planète ou plutôt leurs porte-parole autoproclamés ne parviennent pas à formuler un modèle alternatif crédible, prenant acte des contraintes de la mondialisation et s’efforçant de concevoir des formes sociales et politiques qui lui soient adaptées. En 2002, la problématique de la gouvernance globale apparaît dominée par deux crises : l’effondrement de l’Argentine ; le bras de fer entre les Etats-Unis et l’Iraq. – Le sommaire de l’AFRI 2003