Le Pakistan traverse une période singulière de son histoire, où il est confronté de manière décisive à de très fortes tensions internes et externes, qui représentent autant de menaces à sa souveraineté territoriale, diplomatique et nucléaire. Les fondamentaux de sa sécurité nationale sont désormais ouvertement défiés par les intérêts américains, pour qui l’Afghanistan est devenue la summa ratio de leur politique étrangère et l’Inde un partenaire stratégique officialisé comme majeur. Affecté par une crise croissante de leardership interne du fait de la compétition entre civils et militaires sur tous les volets de la sécurité nationale ainsi que de l’état dégradé de sa situation financière, Islamabad, sommée de nettoyer ses zones tribales pachtounes, peine à asseoir sa crédibilité. Les événements de Bombay de décembre 2008 semblent lui permettre de rappeler la centralité de la question cachemirie dans la stabilité régionale, dans l’espoir que la nouvelle administration Obama lui ouvrira les portes d’un aggiornamento « négocié » en lieu et place d’un aggiornamento unilatéral, subi sous la double pression indienne et américaine.