– Résumé En signant le premier, le 24 septembre 1996 à New York, le Traité d’interdiction complète des essais (TICE), le président Clinton pouvait penser que son pays marquait là avec éclat son rôle de leader et d’acteur déterminant de la communauté internationale en matière de non-prolifération et de maîtrise des armements nucléaires. De fait, le TICE a dans un premier temps été un succès politique pour la non-prolifération : à la fin de l’année 1999, 155 États l’ont signé et 51 l’ont ratifié, parmi lesquels 26, dont 2 puissances nucléaires (la France et le Royaume-Uni), appartiennent à la liste des 44 États dont la ratification est nécessaire pour l’entrée en vigueur du Traité. Mais, plus de trois ans après la date de l’ouverture à la signature, la position américaine apparaît quelque peu en rupture. Après le refus du Sénat de ratifier le TICE, le 13 octobre 1999, au terme d’un débat précipité et que les commentateurs s’accordent à trouver peu glorieux, après la série de réactions internationales unanimement négatives qui s’est ensuivi, les États- Unis se retrouvent quelque peu à contre-emploi, peut-être à leur corps défendant, et la communauté internationale s’interroge sur les risques de relance d’une nouvelle course aux armements ou, à tout le moins, d’un épuisement des succès de la politique d’Arms Control des années quatre-vingtdix, dont l’Amérique, aux plans bilatéral et multilatéral, a été l’un des acteurs clés. – Le sommaire de l’AFRI 2000