Le retour des Etats-Unis au sein de l’UNESCO

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Résumé Cet article s’interroge sur les conditions du retour des Etats-Unis à l’UNESCO en 2003, près de vingt ans après leur départ. Faussement paradoxal, ce retour marque moins une rupture des positions antérieures que leur radicalisation ; il faut y voir davantage un durcissement qu’un assouplissement de la politique étrangère américaine, dans le cadre des modifications apportées par la doctrine Bush au système de gouvernance matricielle adopté et peaufiné par ses prédécesseurs depuis la Seconde Guerre mondiale. Dans cette perspective, l’UNESCO apparaît comme une arme supplémentaire dans l’arsenal de la lutte contre le terrorisme, permettant aux Etats-Unis de faire avancer leurs projets éducatifs et culturels au Moyen-Orient dans l’objectif d’assurer la sécurité de leur démocratie. Dans le même temps, face à cet « exceptionnalisme », l’UNESCO demeure une instance de dialogue interculturel, ce qui, à moyen terme, peut ramener les Etats-Unis à des sentiments multilatéraux et à un plus grand esprit de concertation. – Le sommaire de l’AFRI 2004

Divina FRAU-MEIGS

Normalienne agrégée d'anglais, professeur de Sociologie des médias et d'Etudes américaines à l'Université de la Sorbonne (Paris III, France). Lauréate de l'Etoile d'or de l'Internet, récompense qui lui a été remise lors du Sommet mondial sur la société de l'information, en 2006, pour ses activités scientifiques. Rédactrice en chef de la « Revue française d'études américaines » et membre du comité de rédaction de « MédiaMorphoses » (INA-PUF).