Le Traité de l’Elysée du 22 janvier 1963, dont on fête les 50 ans en 2013, est souvent considéré – à tort – comme le vrai début du rapprochement franco-allemand. Si les gestes symboliques de De Gaulle et Adenauer ont semblé souffler un esprit radicalement nouveau, le « traité d’amitié » a eu une préhistoire, entre 1945 et les années 1960. Sa signature a été le résultat de la rencontre de trois données : un contexte international incitant à créer un espace d’impulsion en Europe, la volonté politique des décideurs Adenauer et de Gaulle, mais aussi des intérêts spécifiques à chacun. L’examen attentif du dispositif, avec ses atouts et ses faiblesses, permet de comprendre les modalités de son application, de ses améliorations progressives et de l’imbrication de la coopération bilatérale dans la construction européenne.