Les Printemps arabes ont été largement menés par des classes moyennes éduquées et connectées. L’émergence des classes moyennes en Afrique (environ 300 millions de personnes) peut-elle conduire à des phénomènes comparables ? Le groupe « classes moyennes » est très hétérogène, ce qui influe négativement sur sa capacité de mobilisation. En outre, dans le contexte africain où les Etats sont souvent faibles, ces classes moyennes n’ont pas forcément d’intérêt immédiat au renforcement de la démocratie. Les mobilisations politiques et l’exigence démocratique ne sont cependant pas absentes du champ africain, mais elles se manifestent à certaines conditions et, parfois, dans des champs non politiques, tel le champ religieux.