En 2008, la Slovénie et la France ont tour à tour exercé la présidence du Conseil de l’Union européenne. Dans ce cadre, elles ont représenté cette organisation politique sur la scène internationale à de multiples occasions. Déclarations dans le cadre de la politique étrangère et de sécurité commune ou encore négociations avec les pays tiers, la présidence tournante de l’Union compte parmi l’une de ses fonctions celles de porte-étendard de l’Europe hors de ses frontières. La présidence n’exerce toutefois pas cette responsabilité seule. La particularité de la représentation extérieure de l’UE est en effet son caractère partagé. Dans l’actualité, trois figures exercent cette fonction : la Commission, le Haut-Représentant pour la PESC et la présidence du Conseil. De ces trois acteurs, seule la présidence est une instance nationale ; en d’autres mots, une représentation étatique au sein du triumvirat qui incarne l’embryonnaire multilatéralisation de la diplomatie européenne. Atravers l’étude du cas de la coopération consulaire locale, cet article analyse le système de représentation extérieure de l’UE, en mettant en exergue son caractère multimodes et en soulignant les difficultés qui en dérivent en termes de construction d’un espace diplomatique –administratif et politique – convergent.