L’épidémie à virus Ebola, qui s’est produite en 2014 et 2015 principalement en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, s’est transformée rapidement d’une crise régionale et sanitaire en une crise de sécurité globale. Avec l’adoption de la résolution 2 177 qualifiant l’épidémie de « menace à la paix et à la sécurité internationale », le système de sécurité collective a été pour la première fois utilisé pour répondre à une maladie. Le système de la Charte s’est révélé inadéquat, essentiellement palliatif dans l’urgence, l’assimilation de la sécurité humaine par la sécurité collective entraînant l’affaiblissement de ses instruments. Ce constat renvoie à la nécessaire prééminence du système de sécurité sanitaire dont l’épidémie a pourtant démontré les lacunes, suscitant des projets de réformes orientées vers une gouvernance mondiale de la santé.