– Résumé Les politiques d’infrastructures sont à l’ordre du jour en Europe où, avec l’élargissement de l’Union, se pose un important problème de cohésion territoriale et de communications continentales. Et, ce, même s’il est à craindre que l’état des finances publiques des Etats européens ne permette pas toutes les réalisations prévues. Or, dans le cadre d’une politique multimodale des transports, associée aux objectifs très actuels du développement durable, la voie navigable est en mesure de renouer avec la fonction intégratrice qu’elle a tenue dans l’histoire de plusieurs nations européennes. On peut imaginer en effet, à partir de ce qui existe déjà, une « échelle navigable » qui irait de la France à l’Ukraine et qui relierait les façades nord et sud de l’Europe. D’ores et déjà, en Amérique du Sud, cette fonction d’intégration économique et politique de la voie navigable est en passe d’être confirmée, dans le cadre du Mercosur (Marché commun du cône sud), avec le démarrage du projet Hidrovia. Sous l’impulsion des nouveaux gouvernements brésilien et argentin qui, on s’en est rendu compte lors de la dernière conférence de l’OMC à Cancun, privilégient le développement régional communautaire au libre-échangisme, le Mercosur mise sur l’amélioration de sa navigation intérieure (facilitée par la présence de grands fleuves) et de ses connexions fluviales pour acquérir la cohésion géo-économique qui lui fait défaut et réussir son intégration politique. – Le sommaire de l’AFRI 2004