Dogmes et liturgies apparaissent comme les deux facettes d’un phénomène qui conditionne la conduite des relations internationales. Après une longue période d’affirmation des dogmes et des liturgies, nous assistons à une révolution copernicienne Elle se traduit d’abord par un reniement des dogmes ayant sous-tendu les relations internationales durant les dernières décennies : primat du multilatéralisme et omnipotence de la globalisation ; force du lien transatlantique et irréversibilité de la construction européenne. Elle débouche sur l’abandon du multilatéralisme et le retour du protectionnisme, l’obsolescence du lien transatlantique et la fragilisation de l’Union européenne. Cette révolution copernicienne se traduit ensuite par une sérieuse remise en cause des liturgies ayant rythmé la pratique de la diplomatie, qu’il s’agisse des liturgies officielles ou des liturgies officieuses. Elle débouche sur une désacralisation et une externalisation des liturgies. De proche en proche, le monde est confronté à une rupture de la grammaire future des relations internationales. Elle est marquée par la règle des trois « d » – défiance, division et démagogie – et par la règle des trois « i » – irrationalité, instabilité et imprévisibilité. Vers quelle nouvelle architecture des relations internationales s’oriente-t-on pour imaginer un futur recomposé ?