De l’institutionnalisation à l’opérationnalisation : le Service européen d’action extérieure (SEAE) au défi de renouveler la diplomatie européenne

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L’instauration d’un Service européen pour l’action extérieure (SEAE), prévue dans le Traité de Lisbonne entré en vigueur en 2009, avait suscité une intense littérature et des attentes élevées. Renforcement de la cohésion et de l’efficacité de l’Union européenne (UE) sur la scène internationale, renforcement de la cohérence entre les différents outils et institutions en charge de ses politiques extérieures, amélioration, enfin, de la présence et de la visibilité de l’UE sur la scène internationale étaient notamment attendues. Les négociations laborieuses qui ont accompagné l’institutionnalisation du SEAE, les débats et stratégies d’acteurs classiques qui ont caractérisé la mise en place et l’investissement de la nouvelle structure par les institutions européennes et les Etats membres attestent de la difficulté de renouveler par les institutions les conditions d’élaboration et de mise en œuvre de la politique étrangère européenne et son contenu. L’instauration du SEAE et ses différentes facettes sont néanmoins porteuses de pistes d’évolutions non seulement pour la politique étrangère toujours balbutiante de l’UE, mais aussi pour la nature même de la politique étrangère de l’UE et dans l’UE.