La science économique, paravent de la guerre économique

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La science économique postule que le développement du commerce international bénéficie, in fine, à toutes les économies nationales. Dans ces conditions, on serait enclin de dire que, malgré et même grâce à l’ouverture des frontières économiques, tous les pays restent compétitifs. Cependant, une compétition dans laquelle tous les participants se révèlent gagnants confine à l’absurde. Au niveau micro-économique, une entreprise est compétitive, en dépit de la concurrence à laquelle elle est confrontée, lorsqu’elle réalise un profit positif ou, au pire, nul sur le court, moyen ou long terme. Dans le cas contraire, elle doit, tôt ou tard, disparaître. Cette analyse ne s’appliquerait donc pas au niveau macro-économique de la nation. Pour tenter de résoudre cette énigme, sur la base d’un modèle hypothético-déductif volontairement réducteur, cet article ressuscite la doctrine mercantiliste, laquelle fit florès pendant près de trois siècles, jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, mais qui n’a pas cessé depuis d’être vilipendée. Or les pratiques de guerre économique n’ont pas disparu, loin s’en faut, et l’exhumation du mercantilisme sur le plan théorique permet de mieux comprendre les conflits économiques d’aujourd’hui, qui laissent actuellement nombre d’économistes et de spécialistes des relations internationales perplexes, voire désemparés. La pensée libérale cherche- t-elle à occulter le concept et la pratique de la guerre et des conflits économiques ?