Dix ans après son lancement, quel Partenariat oriental ?
Cahier Thucydide n° 22

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Le cadre des relations entre Bruxelles et son voisinage oriental, c’est à dire les six républiques post-soviétiques situées entre les frontières de l’UE et de l’OTAN d’une part, et celles de la Russie d’autre part, a connu au début des années 2000 une nouvelle dynamique avec l’intégration des pays d’Europe centrale à l’UE, et en particulier celle de la Pologne. Alors que la politique européenne vis-à-vis de son voisinage demeurait jusque-là globalement indifférenciée, une distinction, notamment défendue par Varsovie, est opérée à partir du milieu des années 2000 entre les voisinages Sud et Est, aboutissant au lancement officiel en juin 2009 du Partenariat oriental (PO) ambitieux programme visant à rapprocher dans de nombreux domaines les pays d’Europe orientale et du Caucase du sud de l’UE. Près de 10 ans après son lancement, le PO présente un bilan contrasté. Si les relations avec Bruxelles se sont fortement approfondies pour certains pays de la zone, elles n’ont pas foncièrement évolué pour d’autres, qui ont vu pendant la même période leur intégration régionale avec la Russie se développer. Alors que d’une part, plusieurs pierres angulaires du PO ont été conclues avec 3 des six pays de la zone et que d’autre part l’environnement stratégique de la région a connu d’importants bouleversements consécutifs à l’annexion de la Crimée et le conflit armé dans l’Est de l’Ukraine, la question de l’avenir de la politique étrangère de Bruxelles dans une région qui depuis dix ans assiste au renforcement concurrent tant du soft power européen que du hard power russe est désormais posée.