Au sortir de la Guerre froide, l’OTAN se trouve face à un problème majeur de communication : justifier son existence après la disparition de l’Union soviétique. Pour cela, elle développe un message suffisamment ambivalent, qui la rend incontournable pour bâtir une Europe de la défense. Dans le même temps, les médias connaissent une mutation du fait de la première guerre du Golfe. L’apparition de conflits en Europe conduit l’OTAN à adopter des techniques de guerre de l’information éprouvées dans le Golfe, fruits de la « Révolution dans les affaires militaires » en cours aux Etats-Unis. Son intervention dans la crise du Kosovo lui permet de tester les opérations d’information. Le retour d’expérience permet d’adapter une nouvelle fois son appareil communicationnel, de manière à le rendre interopérable avec les besoins militaires. De leur côté, les médias s’adaptent à ce nouveau mode de conduire les opérations, tout en influant sur leur aspect informationnel. L’intervention en Afghanistan est l’occasion de nouveaux affinements du concept d’opération d’information.