Dès l’été 2007, la relance de l’Europe de la défense fut annoncée comme l’une des priorités de la présidence française de l’Union européenne. Trois événements majeurs et imprévus ont cependant changé considérablement la donne : en juin 2008, le rejet par les Irlandais du Traité de Lisbonne, en août le conflit russo-géorgien et, enfin, à la mi-septembre, la crise financière mondiale. Le bilan de la présidence française est donc nuancé. Alors que l’actualisation de la Stratégie de sécurité européenne n’a pas su franchir le seuil d’une véritable approche stratégique, la mise en commun d’éléments importants de capacité militaire promet de faire passer la PESD de l’étape de laboratoire au stade de force opérationnelle. De plus, l’Union européenne, sollicitée pour intervenir sur de nombreux fronts, est devenue par la force des choses un acteur majeur sur la scène internationale.