Depuis quelques mois, la question de la sécurité des satellites a fait l’objet d’échanges diplomatiques plus intenses. L’accroissement du nombre des acteurs et de la diversité des moyens spatiaux, l’émergence de projets d’armes spatiales aux Etats-Unis ou en Chine, mais aussi plusieurs destructions de satellites, intentionnelles ou non, intervenues ces trois dernières années ont amené au constat partagé de l’importance croissante d’établir de nouvelles mesures de transparence et de confiance entre les principales puissances spatiales. Cette prise de conscience s’est traduite par un surcroît d’activités, à la Conférence du désarmement à Genève ou à Vienne, devant le Comité des Nations Unies pour l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique (CUPEEA). De façon inattendue, l’Union européenne apparaît aujourd’hui comme l’un des animateurs principaux de ces débats, notamment à travers l’élaboration d’un Code de bonne conduite pour l’ensemble des activités spatiales, texte aujourd’hui en discussion au niveau international. Cet activisme prend ses sources dans une sensibilité politique particulière de l’Europe aux questions de sécurité et dans le souci de trouver in fine un positionnement collectif sur la scène internationale.