Partant des réflexions de Schmitt et Kelsen sur le droit international, notamment sur l’instauration d’une juridiction internationale, l’auteur souligne combien le Tribunal de Nuremberg a mis leurs réflexions à l’épreuve des faits, suscitant de chacun d’eux diverses critiques. Reprenant leurs thématiques essentielles, l’auteur analyse le bilan de la Cour pénale internationale (CPI) comme condition de la paix par le droit, revient sur la criminalisation de l’ennemi en droit international en regard de l’inimicalisation du criminel en droit pénal. Plaçant la CPI dans la thématique des grands espaces de Schmitt, il en souligne tant l’indépendance que le caractère politique, pour constater que la formule retenue dépasse la problématique d’une justice de vainqueurs, notamment du fait qu’il s’agit d’une véritable organisation internationale. Comme après Nuremberg, le bilan en demeure néanmoins ambivalent.