Introduction

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La crise mondiale de 2008 a remis l’Etat au cœur du village planétaire. La réaction rapide des principaux responsables politiques, N. Sarkozy en France, G. Brown au Royaume-Uni, puis A. Merkel en Allemagne, a éclipsé la Commission de J.M. Barroso – l’homme du Sommet des Açores –, entravée par une idéologie atlantiste et libérale lui faisant préférer le grand large à l’Europe. Dans le même temps, la nouvelle administration Obama a retrouvé les vertus du multilatéralisme, sans qu’une relation privilégiée avec l’Europe s’affirme. A cet égard, le tête-à-tête entre le Président américain et le Président chinois, lors du Sommet de Copenhague, illustre bien le nouveau rapport de force qui se dessine. La montée en puissance politique des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) ne s’est pas encore traduite par une reconfiguration juridique du système international. Le système onusien semble «irréformable», malgré des défauts criants. Bien plus, après le jeu d’apprenti sorcier qui a présidé à la création du Conseil des droits de l’homme, toute réforme risque d’affaiblir un peu plus l’ONU. Paradoxalement, rendre plus «légitime» le Conseil de sécurité, c’est-à-dire plus représentatif des puissances continentales émergentes, c’est aussi le faire plus attaché aux souverainetés nationales et sans doute moins «efficace» en matière de maintien de la paix et de sécurité internationales. La transparence de Ban Ki-moon depuis son élection ne favorise pas les décisions radicales.