Au début des années 1980, l’UNESCO a soulevé la question du déséquilibre informationnel ente les pays du Nord et du Sud et a ouvert le débat sur le Nouvel Ordre Mondial de l’Information et de la Communication (NOMIC). Trente ans après, force est de constater que ce déséquilibre s’est accentué. Les majors occidentales de la communication sont en effet aujourd’hui omniprésentes à l’échelle internationale, maîtrisent les technologies et dominent les industries de l’information, de la culture et des médias. Cette situation peut s’expliquer par un ensemble de lois technologiques, économiques et sociales qui soutiennent la mise en place d’un oligopole mondial dans ce domaine. Cela est d’autant plus préoccupant que l’information est aujourd’hui le socle des activités économiques à forte valeur ajoutée et devrait être largement partagée en tant que bien collectif, s’agissant du moins de l’information d’intérêt général, comme l’envisage la théorie économique du « bien-être ». Cette appropriation fortement asymétrique risque dès lors de mettre en cause l’établissement d’un développement économique mondial équilibré.