Le différend à propos des Chagos a connu un développement majeur avec l’avis consultatif de la Cour international de justice sur les effets juridiques de la séparation de l’archipel des Chagos de Maurice faisant suite à la demande de l’Assemblée générale des Nations Unies (résolution 71/292 du 22 juin 2017). La Cour constate que, du fait du détachement illicite de l’Archipel et de son incorporation dans une nouvelle colonie, le processus de décolonisation de Maurice n’a pas été validement mené à bien au regard du droit des peuples à l’autodétermination, au moment de l’accession de ce pays à l’indépendance en 1968. Elle en tire les conséquences en considérant l’administration de l’archipel des Chagos par le Royaume-Uni comme un fait illicite engageant la responsabilité internationale de cet État. Elle demande à ce dernier d’y mettre fin dans les plus brefs délais et estime que tous les États sont tenus de coopérer avec les Nations Unies aux fins du parachèvement de la décolonisation de Maurice. Est-ce le dénouement d’une question internationale complexe dépassant le cadre d’un différend territorial ? Rien n’est moins sûr tant l’archipel a acquis une importance vitale dans la lutte contre les « menaces hybrides », ce qui compromet la réinstallation des Chagossiens déplacés.