L’intervention de la Cour pénale internationale en Côte d’Ivoire depuis la fin de la crise post-électorale dans le pays a suscité des réactions diverses et parfois passionnées au sein de la population ivoirienne comme ailleurs dans le monde. Pourtant et c’est là peut-être que réside la dichotomie, cette intervention semble avoir emporté, à des périodes différentes, le suffrage des acteurs politiques locaux. Dans une telle atmosphère, quelle lecture peut-on offrir de la dynamique des acteurs politiques ivoiriens dans leurs rapports à la Cour pénale internationale ? À travers une lecture politiste de l’attitude des acteurs politiques ivoiriens, cet article révèle les enjeux de la collaboration souhaitée par les différents acteurs politiques ivoiriens avec le Tribunal pénal international. Il soulève en outre la nécessité d’une démarche indépendante de la Cour pénale internationale dans la volonté de faire éclater la vérité sur les violations graves aux droits de l’homme commises en Côte d’Ivoire durant la décennie de conflit.