Depuis son retour aux fonctions en 2015, le parti polonais PiS s’oriente vers une pratique autoritaire du pouvoir en s’attaquant à l’indépendance du système judiciaire, tandis que sa politique sociale se distingue par la promotion de valeurs conservatrices et que ses usages politiques de l’Histoire visent à reconstruire le Panthéon polonais. L’étude souligne également le paradoxe de la situation actuelle dans le domaine de la sécurité. Si la perception dominante est que le pays est menacé, l’armée a été profondément fragilisée par des conflits au sein de l’exécutif ainsi que par de nombreux limogeages et démissions et des retards dans le processus de modernisation. Cependant, la configuration polonaise se distingue par de multiples mouvements oppositionnels qui restent sectorisés. Le cas polonais questionne les fondements de l’Union européenne : si l’UE est minée par les démocraties autoritaires comme la Pologne ou la Hongrie, elle l’est aussi par son incapacité à répondre à ces défis et par la partialité de ses réponses.