La puissance des GAFAM : réalités, apports et dangers

Partager sur :

Initialement, Internet était un bien public, géré par la technocratie d’Etat du complexe militaro-industriel américain et alimenté par la recherche universitaire. A la fin du XXe siècle, les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ont bénéficié du processus de marchandisation d’Internet. Aujourd’hui, le pouvoir financier, technologique, économique et de sécurité des GAFAM sur la société moderne est immense, sans doute excessif. L’utilisation massive d’Internet a permis l’émergence d’une économie numérique aux rendements croissants, avec une réduction drastique des coûts de transaction, la mise en place de processus permanents de concentration financière et un soutien actif à la dérégulation, favorisant ainsi les opérations d’intégration verticale et horizontale. Les GAFAM développent des technologies qui modifient nos méthodes de réflexion. Aujourd’hui, leur pouvoir est préoccupant et fait l’objet de critiques concernant notamment l’utilisation commerciale d’informations normalement privées, l’application protégée par les brevets d’une technologie de domination, leur lobbying pour éviter les lois antitrust, leur recours à la spéculation financière, leur goût pour la négociation et l’optimisation fiscales dans les paradis fiscaux, ainsi que la création d’une société de contrôle et de surveillance des consommateurs et des citoyens. Les GAFAM sont des sociétés qui font d’abord du business. Par conséquent, malgré leurs dénégations publiques, elles ont peu de considération pour la protection des sociétés démocratiques et elles ne se sentent pas responsables des conséquences sociétales de leurs actions. Ces sociétés commerciales monopolistiques ne changeront pas d’elles-mêmes sans une volonté politique de réglementer leurs activités.