– Résumé L’épidémie de SRAS survenue en 2003 a marqué un tournant dans la gouvernance de la santé publique. La gestion de la crise a suivi une stratégie qui s’est traduite dans les faits par une implication exceptionnelle des acteurs concernés et une forte mobilisation des moyens humains et techniques. Un bilan rapidement tiré a permis de mettre au point des plans de réponse à une reprise éventuelle de l’épidémie. L’OMS a joué un rôle moteur, contribuant ainsi à la restauration de sa légitimité par la capacité qu’elle a démontrée à administrer la santé publique, considérée comme bien public mondial. Pour être appliquée de manière optimale, une telle stratégie passe néanmoins par le développement d’une culture de l’urgence, ce qui suppose que l’on se place dans une perspective de gestion des crises et dans une logique consensuelle. Elle passe également par le développement d’une éthique sanitaire fondée sur un ordre public spécifique ainsi que sur la responsabilité conjuguée des différents acteurs. Touchant à des secteurs sensibles, la stratégie employée, novatrice en bien des points, est donc très vulnérable. – Le sommaire de l’AFRI 2005