Le Burkina Faso, petit Etat sahélien, a acquis depuis les années 1980 une forte visibilité internationale. Tout d’abord sous la Révolution sankariste (1983-1987), puis sous le régime de l’actuel président Blaise Compaoré (1987-…). Ce dernier nourrit actuellement l’ambition de faire de son pays une puissance en capacité d’exercer son leadership politico-diplomatique en Afrique de l’Ouest. Pourtant, le Burkina est handicapé par sa situation d’enclavement et sa forte dépendance à l’égard de la Côte-d’Ivoire et il ne brille ni par ses performances économiques, ni par ses ressources naturelles, pas plus que par sa capacité militaire. Notre analyse, qui s’inscrit dans la longue durée, voudrait dégager quelques lignes de force permettant de comprendre pourquoi, malgré toutes les contraintes qui pèsent sur cet Etat, celui-là est parvenu à devenir un acteur-clef en matière d’intégration régionale, de déclenchement ou de résolution des conflits, de stabilisation ou de négociation au sein de la sous-région, plus particulièrement de l’arc sahélien.