– Résumé
En avril 2007, le Nigeria a traversé une période électorale particulièrement agitée, dont les séquelles peuvent faire craindre une exacerbation des fragilités de ce colosse démographique de l’Afrique subsaharienne. Cette conjoncture politique a mis en évidence la permanence du dévoiement des institutions par des groupes d’intérêts qui luttent pour le contrôle de la rente pétrolière, socle de l’économie du pays, et laissent végéter les deux tiers de la population sous le seuil de pauvreté. Si, à court terme, les tensions centrifuges qui agitent cette nation jeune et hétérogène pourront être gérées par l’oligarchie, la perspective de l’après-pétrole qui s’annonce pour 2020-2030 est porteuse d’interrogations. Certains analystes économiques estiment néanmoins que le Nigeria dispose des atouts qui lui permettront de se hisser au statut de puissance émergente. Cependant, une modernisation des rapports socio-politiques semble être un préalable indispensable à cet essor. Celle-là pourrait également contribuer à gommer l’impact systématiquement crisogène jusqu’à présent induit par chaque cycle électoral.